jeudi 5 janvier 2012

Anecdotes...

Bon, celui que vous attendez tous est arrivé ! Oui oui... Il s'agit bien de l'article drôle des anecdotes ! Mais petite mise au point avant de commencer : j'ai beau écrire avec "une langue pointue" selon l'expression consacrée par ma marraine adorée :-), j'adore ma vie ici. Les gens sont agréables, gentils, ouverts, généreux, pas inquiets, ils prennent le temps de vivre et d'en profiter. C'est une mentalité complètement différente qui donne l'impression d'être en vacances tous les jours. C'est absolument fantastique. Au final, même si je tourne un peu les choses à la dérision (parce que mine de rien, vous m'manquez, les gens), j'ai un respect immense pour tous les gens que j'ai rencontré ici, tellement ils ont un monde à nous apprendre.
 Je vais essayer de diviser les anecdotes en "catégorie" selon celles qui ont le même contexte...

Commençons par les bizarreries de la langue !
En allemand, il existe des mots qui se ressemblent, des mots qui ont plusieurs significations, des mots qui viennent du français... et qui donnent de quoi rire !
Nachtisch : signifie "Dessert". Quant à Nachttisch : signifie "table de nuit". Alors avec mon accent grandiose, imaginez la tête des gens quand je leur dit "J'aime cuisinier des tables de nuit belges !"
♦ Feder signifie Plume ET Ressort. Essayez de comprendre quelque chose à un cours de physique, quand vous imaginez un pendule pendu à une plume, et comptez le nombre d’oscillation de la dite plume ???
♦ Si je vous dit "Tafel" qu'est ce que ça vous évoque ? Moi, à cause du néerlandais, ça m'évoque une table. Mais en allemand, c'est un tableau noir. "Va m'écrire la solution de cet exercice sur la table s'il te plait !" Pardon ???
♦ Regal est également un mot qui existe en allemand. Un ami ? Tu parles ! Regal signifie étagère.
♦ Dans un autre genre, mais il y a quelques temps, j'aidais Léon à étudier son vocabulaire de français. Je lui ai demandé comment se traduisait "Doutes". Il m'a tout naturellement répondu "Zwiebel !". C'était bien essayé mais Zwiebel... C'est un oignon ! Et oui Léon, le doute, ça se dit Zweifel.
♦ Il existe aussi toute une foule de mots empruntés au français. Ce qui est drôle, c'est de les imaginer prononcés à l'allemande... Garde-rowbe, Verzailles, Renaiwssance, Révolussionn, Crouwtonws... De quoi sourire !
♦ Il y a aussi les Allemands persuadés qu'ils connaissent des mots drôles en français. J'ai ainsi appris qu'en français, on ne mange pas du salami... Mais du salamu !
♦ Et la dernière, juste pour rire... A l'école, il y a une très grande salle, plutôt chic, utilisée en majorité pour les examens et les interros importantes. Cette salle se nomme "Aula". Joli paradoxe, car la traduction de Aula n'est rien d'autre que... Salle des fêtes ! Tu parles d'une fête...
♦ Sinon, dans le genre de mots qui vous fait douter... Die Decke. Ce mot peut signifier plafond, couverture et nappe. Et probablement encore d'autres que je n'ai pas découvert. Tu parles d'une confusion, quand tu connais juste le mot "couverture" et qu'on te parle du plafond...
♦ L'autre jour, j'étais chez Sebastian et pour une raison que j'ai oublié, je fais une blague stupide en référence à Star Wars (si je me souviens bien, on regardait encore un de ces films asiatiques bizarres qui squattent toutes les chaînes de télévision allemandes après 1h30.). Et là, il me regarde bizarrement sans comprendre, et me sort "Jedi ? C'est quoi ça, un jedi ?". Bien sur comme moi, en lisant ce mot, vous le prononcer "Djedaï". Et ben non, en allemand, ça se dit... Yédi. (Non non, pas Yédaï, seulement Yédi). Directement, en pensant au "Ritter Yédi" je me suis dit que Star Wars devait être vachement moins classe, en allemand... Pour une fois qu'en français, on a une traduction meilleure que les autres !
(Yédi, non, mais sérieusement ?)


Venons en maintenant aux répliques drôles !
♦ Me voici à mon premier cours de morale en anglais, en classe de 12e. Au début du cours, le prof réponds aux regards intrigués par ma présence en déclarant rapidement que la nouvelle élève est étudiante échange etc etc. Alors la soudainement, un type se lève traverse toute la classe, un grand sourire sur les lèvres et me lâche un tonitruant "Ohw ! Are you from America ?". Avec un petit sourire, je lui réponds simplement "No, from Belgium". Il s'est contenté de me regarder d'un air désappointé avant de retourner s'asseoir avec ses copains, sans jamais plus m'adresser un mot. Dans le genre "Va te faire voir, tu m'intéresses pas en fait" on pouvait pas faire mieux...

♦ Un peu plus tôt dans la même journée, premier cours de morale en anglais, mais en 11e cette fois. A la demande du prof, je me présente rapidement et termine en disant que je suis en Allemagne pour... apprendre l'allemand (grande surprise, mais y en a qui se demande, je vous jure). Et là, y a un petit malin (au demeurant fort sympathique) qui me lance à la volée "C'est donc pour ça que tu viens en cours billingue !" relevant le paradoxe de ma présence à un cours d'anglais. Merci de ton intervention pertinente cher ami, mais je veux AUSSI apprendre l'anglais, ça se révèle souvent pratique :-).

♦ La semaine dernière, je vais trouver ma prof d'allemand pour lui demander de m'expliquer une faute que j'ai faite dans un travail de la semaine précédente. J'avais écrit un pronom à l'accusatif et non au datif et je ne comprenais pas pourquoi. Elle lit la phrase, puis me répond simplement. "C'est simple, ça répond à la question Wem ?". C'est bien madame, mais c'est comme si je te disais "Ca répond à la question à quoi ?". Mais pour moi, ça peut bien répondre à Wem, Wen, Was, Wessen... Je fais pas la différence :/. Elle s'est contentée de me dire que quand je sentirai la différence, je ne ferai plus la faute... Ok, merci de votre aide.

♦ En cours d'anglais en promotion sociale, premier jour, présentations. Je discute avec un homme qui, lorsque je lui dit mon prénom, ne trouve rien d'autres à me répondre que "Coraline, c'est un prénom sacrément bizarre !". Je n'aurais presque pas relevé si lui ne s'était pas prénommé... Falk. Je lui ai gentiment répondu que par chez nous, Coraline c'était tout de même assez courant, et donc pas plus bizarre qu'autre chose. Et qu'en Belgique, ce serait "Falk" le prénom bizarre. Il a été vexé... Désolée, chacun son tour...

♦ A ce même cours, mais la semaine suivante, discussion avec un autre "élève" absent la première semaine. Quand je lui révèle que je viens de Belgique, il se lance dans un brillant laïus sur les problèmes de la politique belge. J'ai donc appris qu'en Wallonie il n'y a que des ouvriers sans travail, qu'on est des bons à rien, qu'on vit sur le porte-monnaie des Flamands, qu'on a un taux de chômage tellement bas qu'on frôle la guerre civile, qu'on bloque toutes les avancées politiques car on refuse de se détacher de la Flandre parce qu'on est pas capables de se débrouiller seul, ... Tous les bons vieux clichés sur la Wallonie quoi. Je lui ai expliqué qu'en gros, les Wallons sont tout de même des gens normaux et j'ai tenté de lui faire comprendre d'où venaient les problèmes de la Belgique. Le tout en anglais parce que sinon, c'est pas drôle... Si j'avais su que ça me poursuivrait jusqu'ici, ces histoires de politique !

♦ J'arrive maintenant à la plus belle remarque que Léon m'ait faite. J'ai véritablement découvert le plaisir d'un petit frère. Il m'agaçait gentiment dans la cuisine et essayait de me chatouiller alors que j'avais froid et que je tentais, malgré ses assauts répétés, de me faire chauffer du lait. Je lui fait remarquer qu'il est embêtant parfois. Là dessus, il m'a juste regardée avec un grand sourire et m'a répliqué un triomphal "Mais j'ai le droit ! Je suis ton petit frère !" Imparable...

♦ Une des répliques les plus drôles qu'il m'a été donné d'entendre depuis mon arrivée, a été prononcée par un français, un des premiers jours de l'échange. J'étais en ville avec un groupe d'allemandes et de français pour une "chasse au trésor" et en se perdant dans les deux langues, ils finissent par parler anglais. Une des allemandes pose une question à un français, qui la regarde avec des yeux de merlan fris et ne comprend pas. Une des françaises traduit alors, et se moque de son copain, car la question était très simple (j'avoue ne pas m'en souvenir !). Et là, dans un grand élan convaincu pour sauver sa réputation, il nous a juste répondu ... "Ouaaiis jsais bien ! Mais tsais, jparle anglais mais jle comprends pas stout !" J'ai tellement ri, qu'il m'a fallu près de dix minutes pour traduire aux allemandes...

♦ Un beau jour Léon et moi étions seuls à la maison, c'était le début de mon séjour et je n'avais pas encore trop mes marques ici. Un de ses amis passe alors lui rapporter un cd et comptant rester un peu, Léon lui apprend qu'il doit partir. Venant me prévenir de son départ, je fais la fausse malheureuse en disant qu'il ne devrait pas m'abandonner comme ça. Il est alors redescendu et a dit à son copain qu'il serait sympa de sa part de me garder, car je n'étais pas capable de rester seule. Du premier étage, j'ai juste entendu un "QUOI !? MAIS TU RIGOLES !?". Il l'avait pris au sérieux...

Je finirai maintenant avec les situations et les images amusantes que j'ai pu voir ici...

♦ Imaginez vous un bel après-midi de septembre à Freiberg. Le soleil brille le ciel est bleu, tout est calme. Freiberg la bonne catholique, les petits n'enfants jouent dans le parc sous l’œil attention des mamans et Coraline rentre d'avoir été faire ses courses en ville. Il fait beau, je suis de bonne humeur, j'écoute de la musique fort. Perdue dans mes pensées, je ne fais pas tellement attention où je vais en traversant le parc, connaissant déjà le chemin. Quand soudainement, je vois une silhouette entrer et ressortir rapidement de mon chant de vision et par-dessus la musique, j'entends une voix qui semble m'interpeller. Je reviens rapidement dans la réalité pour réaliser que, n'ayant pas fait attention, j'ai entrepris de traverser le groupe de Punks qui squatte habituellement le parc durant les après-midi d'été. Je me suis donc retrouvée au milieu de 10 ou 12 Punks, l'expression insondable et tous une bouteille de bière à la main. J'ai pris le parti de faire semblant de rien et j'ai gentiment continué mon chemin jusqu'à la maison. Brusque retour à la réalité... Même si l'instant d'après, je me suis tapée un bon fou-rire.

♦ Nous voici aux environs de la fin septembre, à l'escrime. On a terminé l'entraînement un peu tôt, tout est déjà rangé mais en réalité, on a encore dix minutes... Cette semaine-là, c'était Sébastian, le fils de l'entraineur qui gérait l'entraînement, et il décide qu'on fera quelques jeux de réflexes avant de finir. On commence donc le célèbre jeu du "chameau-chamelle" ou simplement "1 et 2" qui, pour ceux qui ne consistent pas, se résume à : on divise le groupe de joueurs en deux, on fait deux lignes qui se tiennent face à face, et chaque ligne reçoit un mot/un nombre.... bref, un signal. "L'arbitre" crie soudainement un des signaux, et la ligne concernée doit rapidement fuir alors que les autres doivent rattraper leurs partenaires avant qu'ils n'atteignent l'autre bout de la salle. Simple en apparence.
Pourtant, je ne suis jamais foutue de retenir dans quel sens je dois courir quand j'entends mon signal. C'est donc un jeu qui, au grand amusement de tous, me cause beaucoup de difficultés. Mais en plus, ce cher Sébastian nous l'a compliqué en voulant jouer avec des fruits et des légumes. Moi, tout naïve, je m'attends simplement à ce qu'il crie "fruit" ou "légume" mais non, évidemment, il a précisé. Je me suis retrouvée paumée, au milieu de la salle, les bras écartés avec un grand sourire. La situation était d'un tel ridicule, qu'on s'est regardés et on s'est tous les deux pris un fou-rire monstrueux. Et oui, la richesse de vocabulaire n'est pas encore mon fort... et j'avoue m'être vraiment sentie stupide, sur le moment. Mais bon, on en rigole encore :-).

♦ En Belgique, je dors dans le grand luxe : un lit deux personnes de 160cm. Alors ici évidemment, le lit une personne de 80cm m'a donné du fil à retordre question adaptation. Ce lit, bien que très confortable, est entouré de "barrières" de métal sur trois côtés (des fois que j'essayerai de m'enfuir à travers mes murs ou mon étagère, on sait jamais...). Et malheureusement, habituée à mes 160cm, j'ai souvent essayé de dormir plus loin que ce n'était possible. Vous n'imaginez pas le nombre de fois où je me suis réveillée en pleine nuit, avec un mal de crâne et un grand "KLOONG" quand ma tête, prise dans l'élan du sommeil, venait se fracasser contre la barrière... Bonne nuit les petits !

♦ Une des situations les plus drôles qu'il m'a été donner de voir à Freiberg, est une pin-up en vélo. Imaginez vous une de ces filles de 16 ans, qui se trimballent en talons trop hauts, avec une robe au ras des fesses, la petite miss toute parfaite, toute maquillée, machin chouette... Je suis sure que vous visualisez très bien. Ca devient drôle par contre, quand la fille en question veut rentrer chez elle et que le seul moyen de transport qu'elle a à disposition, c'est un VTT trop grand. Mais voir cette fille, qui escalade son vélo, essaye de ne pas montrer sa culotte à tout le parc et se débattre avec ses talons qui se coincent dans les pédales... Non de dieu, c'était tout simplement épique. Gérald a presque fait une photo de la scène, mais il a réagi trop tard. Dommage parce que vraiment... c'était à voir !


♦ Je suis tombée un jour, complètement par hasard, sur ce panneau à Freiberg...

Si c'est si gentiment demandé, bien entendu que je fais une photo...

♦ Et sur celui-ci, qui m'a aussi beaucoup fait rire... Le texte dit "Les pin-ups en rose... Pour un Freiberg plus propre !"

1 commentaire:

  1. Comme dit Marcha, la langue est acérée mais tellement drôle! On en redemande...

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